Le « régime préhistorique »

Internet est une source inépuisable de régimes (miracles ?). Plus où moins rigoureux scientifiquement, ils reposent sur des arguments ventant leurs mérites.

Je vais donc aborder le « régime préhistorique » et montrer ses limites.

Ce régime est apparu dans la deuxième moitié des années 80 et défend la thèse que l’homme préhistorique avait une alimentation plus saine que la notre avec l’apparition de nos produits raffiné et que nos maladies de civilisation viennent de notre inadaptation à cette évolution.

Il préconise donc :

  • la suppression des céréales, du lait, du sucre et du sel de nos assiettes ;
  • d’avoir une ration journalière composée à 30% de viande, poisson ou œufs (issus de la chasse et non d’élevage) et de 70% de légumes, fruits, noix (venant de souches anciennes) avec exclusion des pommes de terre ou des carottes.

Sans même parler d’une analyse nutritionnelle poussée pour savoir si nos besoins en macro et micro nutriments sont assurés, il est déjà simple d’identifier plusieurs soucis…

Première erreur :
Les découvertes récentes ont montré qu’il n’y a pas UN homme préhistorique mais beaucoup de souches différentes d’hominidés qui nous ont précédé, dont certaines sur les mêmes périodes. Donc parler d’un unique régime est un non-sens.

Deuxième erreur :
Les habitudes alimentaires de nos ancêtre sont connues grâce à l’archéologie qui permet d’analyser les vestiges trouvés lors des fouilles. Il est simple de comprendre que les différents catégories d’aliments n’ont pas la même capacité de résistance au temps. Par exemple les os sont plus facilement conservés que les arrêtes des poissons. Les graines résistent t’elles autant qu’une noix ?
Donc il se peut aisément que certaines catégories d’aliments soient surreprésentées alors que d’autres ne sont pas prises en compte dans les bonnes proportions.

Troisième erreur :
Comment défendre l’idée d’un seul régime alors que nos ancêtres se sont dispersés à travers les continents et se sont donc retrouvés dans des zones ne disposant pas des mêmes ressources ? Si vous êtes dans une forêt qui regorge de gibier, que vous êtes dans une zone aride ne fournissant que quelques arbustes ou au bord d’une rivière poissonneuse, vous ne mangerez pas la même chose.

Quatrième erreur :
Même avec la sédentarisation les habitudes alimentaires ont changées. Le climat s’étant fortement modifié au cour des années, les paysages se sont modifiés, les essences d’arbre ont changé et la faune et la flore s’est dans transformée, modifiant les ressources accessibles.

Cinquième erreur :
Le régime préhistorique préconise de ne pas manger de céréales. Mais nos ancêtres les utilisaient déjà, d’ailleurs la fin du néolithique s’est accompagnée d’une généralisation de la consommation des céréales.

Voici plusieurs éléments qui devraient démystifier le « régime préhistorique » en vous montrant que ses fondements ne reposent pas sur des critères scientifiques suffisants.

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