Dès que le sujet de la consommation d’alcool est abordé, une belle levée de bouclier a lieu et chacun y va de sa justification.
Dans les faits l’alcool est un élément festif culturel (voir traditionnel) bien ancré en France, c’est aussi une filière agricole et un secteur économique important.
Pour autant, c’est aussi un réel problème de santé public et les recommandations sur le sujet tiennent compte des études sur les différentes pathologies associées. Par exemple, l’alcool est un cancérigène de classe I et 8% des cancers peuvent lui être attribués au moins en partie.
Une méta-analyse sur près de 600 000 personnes publiée dans le Lancet, dont est issue l’infographie ci-dessus, permet de mettre en évidence qu’une consommation dépassant les 100g d’alcool par semaines augmente significativement les probabilités de mortalité.
Mais qu’est-ce que 100g d’alcool représentent vraiment ?
Les doses d’alcool dans les bars sont faites pour apporter 10g d’alcool, ce qui permet d’estimer facilement sa consommation. 100g correspondent donc à 10 verres.
Est-ce que tous les alcools sont vraiment équivalents ?
Une première distinction entre les sources d’alcool peut être réalisée selon leur mode de production : les boissons fermentées (généralement moins de 21% d’alcool) et les distillées (au dessus de 21%).
Il semblerait que les petits doses d’alcool des boissons fermentées soient moins toxiques pour le foie que les petites doses d’alcool distillé. Les fortes doses sont toxiques dans les deux cas.
Une seconde distinction s’opère sur la composition complète de la boisson. En plus de l’alcool, qu’apport-t-elle ? Il est admit que l’apport de sucre augmente l’absorption de l’alcool et son taux dans le sang lorsqu’ils sont ingérés ensemble.
Un cidre bien sucré peut faire plus d’effet qu’une bière avec un degré d’alcool proche.
Quelles sont les recommandations ?
En dehors des états physiologiques (grossesse par exemple) ou des pathologies nécessitant un arrêt complet de la consommation l’alcool, les recommandations pour la population générale sont donc :
- Pas plus de 10 verres par semaine ;
- Pas plus de 2 verres par jour pour les femmes et 3 pour les hommes en situation habituelle ;
- Pas plus de 4 verres lors d’une occasion festive ;
- Intercaler des jours sans alcool.
Outre les effets de relaxation musculaire, euphorisant et désinhibant qui sont souvent recherchés, il ne faut pas oublier les effets secondaires qui les accompagnent :
- perte de réflexe ;
- déshydratation (via l’inhibition de l’hormone anti diurétique) ;
- perturbation de la synthèse protéique (l’éthanol étant toxique pour le foie, il est traité en priorité) ;
- perturbation de la resynthèse du glycogène (pour les mêmes raisons) ;
- et de manière générale, une orientation du métabolisme vers le stockage puisque la priorité est de traiter l’éthanol et pas les autres nutriments.
Amis sportifs, l’alcool n’est donc pas recommandé en période d’entraînement contrairement aux idées reçues qui circulent dans le milieu.
L’effet stimulant du café et des boissons énergisantes peuvent donner l’impression d’être moins affecté par l’alcool qu’on ne l’est vraiment, donc prudence.
La législation actuelle (2019) en France fixe la limite autorisée du taux d’alcool dans le sang à 0,5 g/L et à 0,2 g/L pour les jeunes conducteurs.
Un autre facteur à prendre en compte lors d’une soirée bien arrosée, est la fatigue : la perte de réflexe (délais, erreurs) lors d’une veille de plus de 17h est équivalente à une alcoolémie de 0.5g/L.
Cet article n’est pas là pour vous dire de ne pas boire, mais pour vous informer des conditions et des raisons de la législation.
Pour votre plaisir, buvez tranquillement, pensez à alterner avec de l’eau pour vous hydrater et ne conduisez pas si vous dépassez le taux d’alcoolémie légal.