Les sources non académiques

Lorsqu’il s’agit de juger de la véracité des faits, il vaut mieux faire preuve de discernement. Tout ne se vaut pas, loin de là. C’est pourquoi une méthode de classement synthétisée par une pyramide a vu le jour : plus on est haut et plus la fiabilité est élevée et à contrario si on est en dessous de cette pyramide c’est une zone de sables mouvants…

Je vais donc commencer par présenter les sources non académiques, la validité des études sera abordée dans un prochain article.

Tout d’abord, la rumeur… et sa non fiabilité bien connue. Que ce soit la bonne vieille sagesse populaire qui dit tout et son contraire, un témoignage rapporté ou des bruits qui courent, je les classe dans la catégorie rumeur. Notre époque de réseaux sociaux est marquée par les fakenews et la sphère numérique participe à ce brouhaha informationnel qui rend difficile l’identification du vrai, du partiellement vrai et du faux.

Puis vient le témoignage ou l’anecdote personnelle. Le sujet est particulièrement sensible car il touche à l’intime. Voir son témoignage remis en question est souvent vécu comme la remise en question de soi…

Pourtant le témoignage est peu fiable même si on est de bonne foi. Déjà parce qu’il est le reflet de notre perception d’une situation ; elle peut être parcellaire et ne pas rendre compte de ce qu’il s’est passé réellement.

Ensuite parce que cette perception est traitée par notre cerveau pour dresser une analyse de la situation. Encore une étape qui peut nous induire en erreur, notamment parce notre cerveau aime les raccourcis facile et rapide au détriment d’une réflexion fiable mais qui demande des ressources en temps et en énergie. C’est ainsi qu’une personne se retrouve à voir le visage de jésus dans une biscotte… oui la forme nous y fait penser, mais de là à dire que qu’il s’agit de jésus, il faut être bien péremptoire. Ces phénomènes de sur interprétation sont connus sous le nom de paréidolie ou d’apophénie. Si je sujet vous intéresse la chaîne Hygiène Mentale propose une très bonne vidéo sur ce mode de fonctionnement du cerveau.

De plus le témoignage est un souvenir. Et les souvenirs peuvent se modifier avec le temps ou plus problématique encore, il arrive que de faux souvenirs apparaissent.

Et pour finir un aspect psychologique se charge de brouiller encore plus notre témoignage, le biais de confirmation ; cette tendance à ne retenir que ce qui va dans notre sens et à écarter ce qui contredit notre version.

C’est sans compter le mensonge volontaire ou non, pour se valoriser, attirer l’attention ou faire de l’argent auprès d’un public crédule ou en fragilité.

Toutes ces raisons devraient nous pousser à plus d’humilité quant à nos témoignages et à ne pas prendre ceux des autres pour argent comptant.

Néanmoins, il est préférable de garder à l’esprit que le témoignage est peut-être juste et le scientifique doit accepter de l’entendre pour le remettre en perspective avec les autres cas relevant de ce domaine. Cela permettra de faire avancer la connaissance scientifique qui permettra de fournir un avis objectif avec le moins de biais possible. Vous pouvez trouver une personne qui a été sauvée en ne mettant pas sa ceinture, ce qui sera une exception puisque la ceinture de sécurité obligatoire a eu de réels effets sur la mortalité.

L’avis d’expert est un cas charnière entre les sables mouvants et la pyramide. S’il est dans son domaine de compétence, reconnu par ses pairs et au fait des travaux dans le domaine et des dernières avancées, il est mieux informé que monsieur tout le monde. Pour autant un biais d’autorité est possible. « je sais parce que je suis expert » n’est pas un argument, il faudra lui demander ses sources pour pouvoir aller les vérifier (ce qu’abordera l’article sur les sources académiques).

Mais lorsqu’il s’exprime sur un sujet qui n’est pas son domaine d’expertise ou qu’il s’est autoproclamé expert (les fameux autodidactes qui n’ont étudié que le morceau de la discipline qui va dans le sens de leur croyance), son avis est (pour le moins) sujet à caution et le fait qu’il se gargarise d’être un expert (mais qu’il « oublie » de préciser qu’il s’agit d’un autre domaine) n’est en général pas bon signe. Quand je veux des informations sur une installation électrique je ne demande pas à un expert en architecture médiévale…

Pour conclure, gardez à l’esprit que le flou ne profite qu’aux charlatans.

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