La démarche scientifique…

La démarche scientifique repose sur quelques principes assez simples qu’il faut bien comprendre pour l’utiliser à bon escient.

C’est une méthode qui permet de déterminer si une assertion relève du domaine scientifique ou de la croyance.

Comme toute méthode elle demande du travail pour l’acquérir et l’appliquer et même si certains peuvent l’utiliser plus facilement elle nécessitera quand même un auto contrôle régulier pour ne pas lui faire dire des choses qui ne sont pas de son ressort et éviter de tomber dans le scientisme, une autre forme de croyance.

« La réalité c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire… »
– Philip K. Dick

La science n’a pas la prétention de tout expliquer, mais elle n’accepte pas non plus toutes les explications avant de les passer au filtre de plusieurs étapes que je résumerai ainsi :

1 – Lorsque l’on me présente une nouvelle idée, je ne la rejette pas, ni ne l’accepte par principe. Je suspends mon jugement et j’applique la méthode avant de me faire mon avis.

2 – Je remets la nouvelle idée dans son contexte ;
Que penser d’une personne qui me dit qu’elle a survécu à la roulette russe et que la roulette russe n’est pas donc dangereuse ?
Si je regarde toutes les personnes mortes en jouant à la roulette russe, je me dis que son exemple n’est pas généralisable et que l’on est face à une erreur de raisonnement appelée « biais du survivant ».

Il en découle que je ne choisis pas uniquement les exemples qui m’arrangent, je les prends tous. Même ceux qui ne vont pas dans mon sens pour que le contexte soit le plus juste possible. Ne pas le faire est une faute très courante dans les pseudo sciences. Cela s’appelle le Cherry Picking, faisant référence à l’idée de ne manger que les cerises sur une forêt noire pour dire que ce gâteau au chocolat est en fait à la cerise.

3 – Celui qui apporte la nouvelle idée doit en faire la preuve, via un protocole reproductible ;
Si je vous dit que je peux lire les pensées, c’est à moi de le prouver par exemple en réalisant une expérience avec des cartes et en ayant un bien meilleur résultat qu’une personne qui répond au hasard.

Par extension, une personne qui annonce quelque chose d’inhabituel ne peut pas demander à ses interlocuteurs de lui démontrer qu’il a tord.

Et pour faire simple il est communément admis que « Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve. »

4 – Un phénomène invisible peut produire un effet sur la réalité. Même si la science ne comprend pas le mécanisme du phénomène, elle peut en mesurer l’effet et multiplier les observations pour savoir si ce phénomène est distinct du hasard.
Quel intérêt de faire la promotion d’un phénomène invisible et qui ne produit aucun effet ?

Reprenons l’exemple de la lecture de pensée, quelle que soit la manière dont les pensées sont lues (lecture directe, voies entendues, etc.) à l’arrivée les pensées sont perçues… ou non.

5 – Les preuves ont des niveau de fiabilité et de solidité. Une vague rumeur ne sera pas aussi fiable qu’une méta-analyse couvrant toutes les études des 50 dernières années sur le sujet. J’aborderai les différents niveaux de preuves dans un prochain article.

6 – Enfin, je pèse les arguments pour prendre une décision le cas échéant :

  • Si les preuves sont suffisantes et vont dans le sens de l’affirmation, je ne la rejette pas jusqu’à ce que de nouveaux éléments puissent la remettre en cause ;
  • Si l’analyse d’une proposition ne permet pas de répondre de manière fiable, le jugement est suspendu jusqu’à de plus amples informations ;
  • Si les preuves ne sont pas concluantes, je rejette la proposition.

La méthode scientifique porte en elle un logiciel de correction, puisque de nouveaux faits étayés peuvent modifier une positions là où les pseudos sciences ont des réponses toutes faites à tous les cas de figures sans se remettre en question.

On peut dire que la méthode scientifique à l’humilité de reconnaître que dans certains cas les connaissances sur un sujet ne sont pas suffisantes pour donner un avis éclairé et il arrive que les positions des scientifiques changent lorsque de nouveaux éléments apportent des informations jusque là inconnues.

Cet article inaugure la série que j’avais annoncée précédemment.

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Science ou pseudo-science ?

slide Irish Cancer Society

« C’est très facile d’avoir accès aux résultats de la Recherche mais pas forcément évident de les comprendre et les interpréter… »
– Irish Cancer Society

Je pense qu’il y a moyen d’écrire une thèse intitulée « De l’utilisation biaisée des études scientifiques pour vendre des trucs. », c’est pourquoi je réfléchis à commencer une petite série d’articles sur la démarche scientifique pour éclairer les différences entre science et pseudo-science. Cela permettra à chacun d’éviter de tomber dans le piège des articles qui se basent sur une ou deux études qui vont dans le sens de leurs auteurs au détriment du reste de la littérature et du consensus scientifique…

Lorsque j’enseignais la nutrition en BTS Diététique, j’avais réussi à dégager des heures pour former mes élèves à une lecture plus critique des sources ; avec un peu de chance, je remettrai la main sur ces documents et je pourrais les utiliser comme base des articles à venir.

La liste des articles apparaîtra ici au fur et à mesure :

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Diet et Geek ^^

J’ouvre un site supplémentaire dans lequel j’aborde la nutrition sous l’angle de la culture Geek.

Mangas, anime, séries, films ou jeux de société sont autant d’occasions de parler différents sujets liés à l’alimentation.

http://www.dietetgeek.com/

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Formations

Après ma certification de Pilates, je viens de valider le Diplôme Universitaire Sport et Cancer de l’Université de Poitiers.

Un accompagnement complet intègre la nutrition et l’activité physique (adaptée le cas échéant).

L’année qui vient me permettra de continuer de me former avec le DU Longévité et Vieillissement proposé conjointement par la Fac de Médecine de Lille et l’Institut Pasteur.

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L’Indice de Masse Corporelle

Qu’est-ce que l’IMC ? Comment le calcule-t-on ? Comment l’interpréter ? Quel est son intérêt et ses limites ? Quelles mesures peuvent le compléter ? C’est à toutes ces questions que cet article va essayer de répondre.

Tout d’abord, l’Indice de Masse Corporel (Body Mass Index, en anglais) ou Indice de Quetelet (nom du statisticien Belge qui en est à l’origine) est calculé en divisant le poids (en kilogramme) par la taille (en mètre) au carrée. Le chiffre ainsi obtenu permet de déterminé notre statut nutritionnel par lecture dans un tableau.


source : Organisation Mondiale de la Santé

Et c’est généralement là que la première confusion se produit… Ce n’est en aucun cas un indice esthétique ou cosmétique qui indiquerait des proportions idéales, il s’agit d’un prédicteur d’augmentations de risques cardiovasculaires.

lien IMC risques cardiovasculaires

En théorie, l’IMC optimal pour être en bonne santé est donc compris entre 18.5 et 24.9 et se situerait à 22. Mais l’idéal de minceur et l’image corporelle font que de nombreuses personnes essaient d’être proche de 18.5 voir bien en dessous au risque de compromettre leur santé ou de développer des troubles du comportement alimentaire plus ou moins sévères.

Il faut garder à l’esprit que c’est un indice basé sur des statistiques. Et comme bien souvent les analyses utilisent des moyennes. Le principe de la moyenne c’est qu’il y a des personnes naturellement en dessous ou au dessus. Et cela sans poser aucun problème de santé. Seuls des bilans biologiques permettront de détecter les dénutritions ou les dyslipidémies.

Cet indicateur ne s’attache pas au niveau d’activité physique, ainsi une personne classée en surpoids avec un taux de masse grasse élevé mais sportive sera probablement moins à risque qu’une personne de poids « normal » mais sédentaire.

Comme je l’ai évoqué précédemment, le calcul ne tient pas compte de la composition corporelle de l’individu, ni de sexe ou de son âge. Et c’est un abus de penser qu’un IMC sera forcément un marqueur de masse grasse élevée. Prenez un sportif très entraîné, il peut avoir un IMC élevé tout en ayant une masse grasse faible.

courbes de poids enfants
De plus, les catégories de poids ne sont pas adapté pour les enfants (qui ont leur propres courbes de poids), ni pour les personnes âgées, dont l’IMC optimal se situe vers 25 et non plus 22.

Je vais vous faire part d’une anecdote que j’ai vécue lors de mon premier stage hospitalier : un des patients était une personne en surpoids et amputée d’une jambe. Le personnel soignant (non diététicien) se contentait de faire le calcul de l’IMC sans prendre en compte sa jambe manquante, donc le poids en moins. Il n’était pas en surpoids d’après eux, malgré un très fort embonpoint et j’ai du leur montrer les table correctrices…

Correction des IMC avec amputation
source : MNA Elderly p 17

Des relevés anthropométriques complémentaires peuvent donc être nécessaires pour mieux évaluer le patient et ne pas s’arrêter à l’IMC.

Certains sont rapides, gratuits et non invasifs : périmètre ombilical, rapport taille/hanches, mesure des plis cutanés, mesure du poignet et permettront un accompagnement plus adapté.

Comme j’espère vous l’avoir montré, je pense qu’il ne faut pas être rigide dans l’interprétation de l’IMC et qu’il faut aussi se rappeler que derrière le chiffre se trouve une personne et un contexte, donc un peu de bienveillance dans l’interprétation ne fera de mal à personne, sans pour autant être complaisant.

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Consommation d’alcool

Dès que le sujet de la consommation d’alcool est abordé, une belle levée de bouclier a lieu et chacun y va de sa justification.

Dans les faits l’alcool est un élément festif culturel (voir traditionnel) bien ancré en France, c’est aussi une filière agricole et un secteur économique important.

Pour autant, c’est aussi un réel problème de santé public et les recommandations sur le sujet tiennent compte des études sur les différentes pathologies associées. Par exemple, l’alcool est un cancérigène de classe I et 8% des cancers peuvent lui être attribués au moins en partie.

lien consommation d'alcool et mortalité

Une méta-analyse sur près de 600 000 personnes publiée dans le Lancet, dont est issue l’infographie ci-dessus, permet de mettre en évidence qu’une consommation dépassant les 100g d’alcool par semaines augmente significativement les probabilités de mortalité.

Mais qu’est-ce que 100g d’alcool représentent vraiment ?

Les doses d’alcool dans les bars sont faites pour apporter 10g d’alcool, ce qui permet d’estimer facilement sa consommation. 100g correspondent donc à 10 verres.

quantité d'alcool par dose de bar

Est-ce que tous les alcools sont vraiment équivalents ?

Une première distinction entre les sources d’alcool peut être réalisée selon leur mode de production : les boissons fermentées (généralement moins de 21% d’alcool) et les distillées (au dessus de 21%).

Il semblerait que les petits doses d’alcool des boissons fermentées soient moins toxiques pour le foie que les petites doses d’alcool distillé. Les fortes doses sont toxiques dans les deux cas.

Une seconde distinction s’opère sur la composition complète de la  boisson. En plus de l’alcool, qu’apport-t-elle ? Il est admit que l’apport de sucre augmente l’absorption de l’alcool et son taux dans le sang lorsqu’ils sont ingérés ensemble.
Un cidre bien sucré peut faire plus d’effet qu’une bière avec un degré d’alcool proche.

Quelles sont les recommandations ?

En dehors des états physiologiques (grossesse par exemple) ou des pathologies nécessitant un arrêt complet de la consommation l’alcool, les recommandations pour la population générale sont donc :

  • Pas plus de 10 verres par semaine ;
  • Pas plus de 2 verres par jour pour les femmes et 3 pour les hommes en situation habituelle ;
  • Pas plus de 4 verres lors d’une occasion festive ;
  • Intercaler des jours sans alcool.

Outre les effets de relaxation musculaire, euphorisant et désinhibant qui sont souvent recherchés, il ne faut pas oublier les effets secondaires qui les accompagnent :

  • perte de réflexe ;
  • déshydratation (via l’inhibition de l’hormone anti diurétique) ;
  • perturbation de la synthèse protéique (l’éthanol étant toxique pour le foie, il est traité en priorité) ;
  • perturbation de la resynthèse du glycogène (pour les mêmes raisons) ;
  • et de manière générale, une orientation du métabolisme vers le stockage puisque la priorité est de traiter l’éthanol et pas les autres nutriments.

Amis sportifs, l’alcool n’est donc pas recommandé en période d’entraînement contrairement aux idées reçues qui circulent dans le milieu.

L’effet stimulant du café et des boissons énergisantes peuvent donner l’impression d’être moins affecté par l’alcool qu’on ne l’est vraiment, donc prudence.

La législation actuelle (2019) en France fixe la limite autorisée du taux d’alcool dans le sang à 0,5 g/L  et à 0,2 g/L pour les jeunes conducteurs.

Un autre facteur à prendre en compte lors d’une soirée bien arrosée, est la fatigue : la perte de réflexe (délais, erreurs) lors d’une veille de plus de 17h est équivalente à une alcoolémie de 0.5g/L.

Cet article n’est pas là pour vous dire de ne pas boire, mais pour vous informer des conditions et des raisons de la législation.

Pour votre plaisir, buvez tranquillement, pensez à alterner avec de l’eau pour vous hydrater et ne conduisez pas si vous dépassez le taux d’alcoolémie légal.

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Qu’est-ce qu’un numéro ADELI et à quoi sert-il ?

Vu la confusion et le brouhaha informationnel qui règne dans le domaine de la nutrition, il est important de savoir faire le tri.

Le numéro ADELI vous y aide.

Selon le site de l’Agence Régionale de Santé :

ADELI signifie Automatisation DEs LIstes.

C’est un système d’information national sur les professionnels relevant du code de la santé publique, du code de l’action sociale et des familles et des personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue, d’ostéopathe, de psychothérapeute ou de chiropracteur. Il contient des informations personnelles et professionnelles (état civil – situation professionnelle – activités exercées).

Un numéro ADELI est attribué à tous les praticiens salariés ou libéraux et leur sert de numéro de référence. Le numéro ADELI figure sur la Carte de professionnel de santé (CPS) pour des professionnels relevant du code de la santé publique.

Pour faire simple : si votre praticien n’a pas de numéro ADELI (ou l’équivalent pour les médecins) pour une profession réglementée par le Code de la Santé, alors il ne respecte pas la loi et ne possède pas de diplôme lui permettant de pratiquer dans ce domaine. Ces dispositions légales sont là pour assurer un niveau de qualité et de sécurité dans l’accompagnement des patients et éviter que n’importe qui s’autoproclame compétent.

Par exemple, le BTS diététique représente à peu près 2000h (de 1800 à 2500h en fonction des formations) d’enseignements spécifiques à la nutrition : biochimie, physiologie, physiopathologie, connaissance des aliments, alimentation des différentes catégories de population et les adaptations en fonction des pathologies, des cours de cuisine, de langue et de gestion ;  20 semaines de stage sont obligatoires, dont au moins 10 dans le secteur hospitalier qui donneront lieu à un mémoire traitant des cas de patients.

Maintenant, dites vous qu’un professionnel de santé réellement qualifié n’a aucun problème à valider un des diplômes lui permettant d’exercer en respectant le cadre légal.

Que diriez-vous d’une personne qui se vante de savoir conduire, en citant des expériences où il n’a pas eu d’accidents, mais qui refuse de passer son permis ?

N’hésitez pas à demander le numéro ADELI d’un professionnel de santé (où à le rechercher ici si vous avez un doute).

Et comme il faut appliquer ses propres conseils, voici donc le mien :

logo ARS + numéro Adeli

 

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Cancer et mode de vie

Je termine actuellement un Diplôme Universitaire Sport et Cancer à l’université de Poitiers et durant celui-ci nous avons abordé la part relative des différentes causes possibles pour cette pathologie et l’impact des modes de vie.

Bien évidemment la cancérogenèse est un phénomène poly-factoriel mais les habitudes de vie (mauvaise alimentation, sédentarité et manque d’activité physique, forte consommation d’alcool et de cigarettes) représentent quasiment 40% des facteurs de risques.
proportion des cancers liés aux principaux facteurs de risque

La pratique d’une activité physique adaptée au type de cancer et un accompagnement diététique approprié durant les traitements permettent de mieux les  supporter(fatigues, qualité de vie, etc.) et d’améliorer le pronostic.

De plus, une bonne hygiène de vie (alimentaire et une pratique physique et sportive) peut diminuer les risques de récidive.

Source : Institut National du Cancer (INCA)

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Déménagement

À partir de Mars, je change d’adresse ; vous pourrez me retrouver au :

82 Cours Victor Hugo
33130 Bègles.

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Compléments alimentaires et dopage ?

L’achat de poudre de protéines ou de compléments alimentaires dans une boutique vous expose à un faible risque de dopage, les achats sur internet présent un risque plus important.

Pour assurer les sportifs du respect de la législation en vigueur, la norme AFNOR NF V94-001 garantit l’absence de dopants publiés dans la liste de l’Agence Mondiale de Lutte Contre le Dopage et fait l’objet d’une révision régulière.

SFNS
AFNOR

 

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